Vous êtes dirigeant d’une entreprise et souhaitez changer son objet social ? Cette décision importante peut s’avérer nécessaire pour permettre à votre société de s’adapter aux évolutions du marché, de se diversifier ou de se recentrer sur son cœur de métier. Dans cet article, nous vous présentons les étapes à suivre pour modifier l’objet social de votre société, ainsi que les implications juridiques et fiscales liées à cette démarche.
Qu’est-ce que l’objet social d’une société ?
L’objet social est une mention obligatoire dans les statuts d’une société, qui définit la nature des activités qu’elle exerce ou entend exercer. Il détermine le cadre légal dans lequel la société évolue et conditionne sa capacité à contracter avec des tiers. L’objet social doit être précisément défini afin de permettre aux partenaires commerciaux, aux clients et aux fournisseurs de connaître l’étendue des activités autorisées par la société.
Il est essentiel que l’objet social respecte certaines règles pour être valable. Notamment, il doit être licite et conforme à l’ordre public. Par ailleurs, il ne doit pas être trop restrictif ni trop général, au risque d’être considéré comme imprécis et pouvant entraîner des difficultés dans les relations commerciales.
Pourquoi changer l’objet social de la société ?
Modifier l’objet social peut répondre à plusieurs motivations :
- Faire face à une évolution du marché ou de la réglementation, qui rend nécessaire l’adaptation de l’activité de la société.
- Diversifier les activités de l’entreprise pour se prémunir contre les risques économiques ou développer de nouvelles sources de revenus.
- Recentrer la société sur son cœur de métier, en abandonnant certaines activités jugées moins rentables ou stratégiques.
- Anticiper une fusion ou une acquisition avec une autre entreprise, en harmonisant les objets sociaux respectifs.
Il est important de préciser que le changement d’objet social doit être effectué dans l’intérêt social, c’est-à-dire pour le bien commun des associés, et non dans un but purement personnel. Ainsi, les associés peuvent s’opposer à cette modification s’ils estiment qu’elle n’est pas conforme à l’intérêt social.
Comment procéder au changement d’objet social ?
Pour modifier l’objet social d’une société, il convient de suivre plusieurs étapes :
- Réunir les associés en assemblée générale extraordinaire (AGE) : la modification des statuts nécessite en effet l’accord des associés réunis en AGE. Le quorum et la majorité requis varient selon la forme juridique de la société (SARL, SAS, SA…).
- Rédiger un procès-verbal d’AGE constatant la décision des associés et mentionnant le nouvel objet social. Ce document doit être signé par tous les associés présents ou représentés lors de l’assemblée.
- Modifier les statuts de la société pour y intégrer le nouvel objet social. Les statuts doivent être datés et signés par les associés, en autant d’originaux que de parties intéressées (associés, administration fiscale, greffe du tribunal…).
- Déposer le dossier complet auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) compétent, afin de procéder à l’immatriculation modificative au registre du commerce et des sociétés (RCS). Le dossier doit comprendre le formulaire Cerfa M2 dûment complété, un exemplaire des statuts modifiés certifié conforme par le représentant légal, un exemplaire du procès-verbal d’AGE avec la liste des associés et le règlement des frais de greffe.
Une fois ces formalités accomplies, la modification de l’objet social est opposable aux tiers et aux administrations. Elle doit également être publiée dans un journal d’annonces légales.
Quelles sont les conséquences juridiques et fiscales du changement d’objet social ?
Le changement d’objet social peut avoir des répercussions sur plusieurs aspects :
- La responsabilité des dirigeants : si l’exercice d’une nouvelle activité entraîne une augmentation des risques liés à la gestion de la société, les dirigeants peuvent voir leur responsabilité engagée en cas de faute de gestion ou de non-respect des obligations légales.
- Les contrats en cours : certains contrats peuvent prévoir une clause résolutoire en cas de modification de l’objet social, entraînant leur résiliation automatique. Il est donc recommandé de vérifier les stipulations des contrats avant d’engager la procédure de changement d’objet social.
- Les incidences fiscales : selon la nature de l’activité exercée, le changement d’objet social peut entraîner des modifications du régime fiscal applicable à la société (impôt sur les sociétés, TVA…). Il est important de se renseigner auprès de l’administration fiscale pour anticiper ces éventuelles conséquences.
En conclusion, changer l’objet social d’une société est une décision importante qui doit être mûrement réfléchie et correctement mise en œuvre. N’hésitez pas à faire appel à un avocat spécialisé en droit des sociétés pour vous accompagner dans cette démarche et sécuriser vos relations avec vos partenaires commerciaux et l’administration.