En tant que patient, vous avez le droit de bénéficier d’un traitement médical de qualité et sécuritaire. Pourtant, il arrive parfois que les professionnels de la santé commettent des erreurs ayant des conséquences graves pour votre santé. Que faire dans ce cas ? Quels sont vos droits en tant que victime d’une faute médicale ? Cet article a pour but de vous informer sur vos droits et les démarches à entreprendre pour obtenir réparation.
Qu’est-ce qu’une faute médicale ?
Une faute médicale est une erreur commise par un professionnel de la santé dans l’exercice de ses fonctions, qui cause un préjudice au patient. Elle peut être due à une négligence, une imprudence, une incompétence ou une violation des règles déontologiques. Les fautes médicales peuvent concerner aussi bien les actes de diagnostic, que les traitements ou encore les interventions chirurgicales.
Vos droits en tant que victime d’une faute médicale
Si vous êtes victime d’une faute médicale, vous avez plusieurs droits :
- Droit à l’information : Vous avez le droit d’être informé de manière claire et précise sur votre état de santé, les soins proposés, leurs risques éventuels et les alternatives possibles. Cette information doit être adaptée à votre situation et à vos besoins. En cas de faute médicale, le professionnel de santé doit vous informer des conséquences sur votre état de santé et des démarches à entreprendre pour obtenir réparation.
- Droit au respect de la dignité : En tant que patient, vous avez droit au respect de votre dignité et de votre intégrité physique et morale. Le professionnel de santé doit agir avec bienveillance et respecter votre vie privée.
- Droit à la réparation : Si vous êtes victime d’une faute médicale ayant entraîné un préjudice (physique, moral ou matériel), vous avez droit à une indemnisation. Cette indemnisation doit couvrir l’ensemble des préjudices subis (frais médicaux, perte de revenus, préjudice esthétique, etc.)
Les démarches à entreprendre pour obtenir réparation
Si vous estimez être victime d’une faute médicale, voici les étapes à suivre pour faire valoir vos droits :
- Rassemblez les preuves : Pour prouver l’existence d’une faute médicale, il est important de rassembler tous les documents pouvant servir de preuve (comptes rendus médicaux, ordonnances, correspondances avec le professionnel de santé, etc.). N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un avocat spécialisé en droit médical pour vous aider dans cette démarche.
- Consultez un autre médecin : Il est conseillé de consulter un autre professionnel de santé pour obtenir un second avis sur votre situation. Celui-ci pourra vous aider à évaluer les conséquences de la faute médicale sur votre état de santé et les soins nécessaires pour y remédier.
- Engagez une procédure de règlement amiable : Avant d’envisager une action en justice, il est recommandé de tenter un règlement amiable avec le professionnel de santé concerné. Vous pouvez lui adresser une lettre recommandée avec accusé de réception, dans laquelle vous exposez les faits et demandez une indemnisation. Si cette démarche n’aboutit pas, vous pourrez alors saisir la justice.
- Saisissez la Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI) : Cette commission a pour mission d’examiner les demandes d’indemnisation des victimes de fautes médicales et de proposer une solution amiable. La saisine de la CCI est gratuite et ne nécessite pas l’intervention d’un avocat. Si la CCI estime que votre demande est fondée, elle proposera une indemnisation à l’amiable. Si cette proposition ne vous convient pas, vous pourrez toujours saisir la justice.
- Engagez une action en justice : Si le règlement amiable n’a pas abouti ou si l’indemnisation proposée par la CCI ne vous satisfait pas, vous pouvez engager une action en justice devant le tribunal compétent (tribunal judiciaire ou tribunal administratif). Il est vivement conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit médical pour vous accompagner dans cette démarche.
Il est important de noter que les actions en justice pour faute médicale sont soumises à des délais de prescription. En général, vous disposez d’un délai de 10 ans à compter de la date de consolidation du dommage (date à partir de laquelle les conséquences du dommage sont stabilisées) pour engager une action en justice. Toutefois, en cas d’infection nosocomiale ou d’accident médical non fautif, le délai est réduit à 3 ans.
En tant que victime d’une faute médicale, il est essentiel de connaître vos droits et les démarches à entreprendre pour obtenir réparation. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un avocat spécialisé en droit médical pour vous accompagner tout au long du processus et défendre au mieux vos intérêts.